
Pedro Salinas avait été condamné pour diffamation pour avoir accusé un archevêque d’avoir couvert un scandale sexuel au sein de l’organisation catholique Sodalicio. L’archevêque, satisfait de cette condamnation, a retiré sa plainte.
source : boursorama.com
Le journaliste d’investigation Pedro Salinas, qui a révélé en 2015 un scandale d’abus sexuels dans la communauté chrétienne Sodalicio de Vida Cristiana, avait été condamné le 22 avril par le tribunal de Piura (nord) à un an de prison avec sursis et 80 000 soles péruviens (21 500 euros) d’amende pour délit de « diffamation aggravée » après une plainte déposée par l’archevêque de Piura, José Antonio Eguren Anselmi. Quatre jours plus tard, celui-ci a décidé de retirer sa plainte et la condamnation a été annulée.
Pedro Salinas reprochait à M. Eguren sa responsabilité et son silence au sein de Sodalicio. En 2018, il titrait un article « Le Juan Barros péruvien », en référence au prélat chilien accusé d’avoir couvert les agressions sexuelles commises par un prêtre. « Des affirmations fausses », estime l’archevêque de Piura, qui portent préjudice à « mon honneur et ma réputation ».
Pourtant, M. Salinas avait insisté, refusant « d’être censuré » : « Personne ne peut nier qu’Eguren est un des membres de la génération fondatrice [de Sodalicio], avait-il déclaré au Monde. Il a participé à la construction d’une organisation qui a instauré une culture de l’abus. Il n’a pas seulement couvert les abus, il a lui-même été confondu par plusieurs sources pour maltraitance physique et psychologique. » Mais son cas n’a jamais été jugé et son dossier a été classé en 2016.
Mercredi 24 avril, l’archevêque, satisfait de la condamnation de M. Salinas, a annoncé sa décision de retirer sa plainte, et de ne pas non plus poursuivre la journaliste Paola Ugaz, qui a cosigné un livre sur l’affaire Sodalicio avec M. Salinas. La plainte, a-t-il expliqué dans un communiqué, avait pour but de « défendre le droit fondamental que nous avons tous à défendre notre nom (…) et d’éviter de faire des accusations fausses et humiliantes sans preuves ».